En s’impliquant dans des activités citoyennes, les jeunes contribuent à la vitalité démocratique. Leur engagement dans les processus électoraux, les débats publics et les actions communautaires renforce la représentation et la légitimité des institutions démocratiques. L’engagement citoyen des jeunes est un pilier essentiel de toute société démocratique. Pourtant, leur implication dans la vie publique reste souvent limitée, que ce soit à travers le vote, les débats politiques ou les initiatives communautaires.
Ce désintérêt apparent ne traduit pas nécessairement une absence de volonté, mais plutôt une accumulation de freins psychologiques, sociaux et structurels qui entravent leur participation. Pour inverser cette tendance, il est crucial d’identifier ces barrières et de proposer des solutions adaptées afin de donner aux jeunes les moyens de jouer pleinement leur rôle dans la société.
Ils veulent que leurs voix influencent aussi les décisions
La méfiance envers les institutions est parfois l’un des premiers obstacles à l’engagement des jeunes. Les jeunes, parfois déçus par les promesses non tenues des gouvernants, se désintéressent progressivement des processus démocratiques, estimant que leur voix ne peut en rien influencer les décisions. Par exemple, une étude du PNUD en 2022 a révélé que 65 % des jeunes africains considèrent que les dirigeants ne prennent pas en compte leurs préoccupations. Ce manque de confiance les pousse à rechercher d’autres formes d’engagement en dehors des cadres institutionnels classiques, comme le militantisme sur les réseaux sociaux ou les mouvements de protestation spontanés parfois mal avisé et réprimé.
Une faible éducation civique
Un autre frein majeur réside dans le manque d’éducation civique et politique. Dans plusieurs systèmes éducatifs, la formation sur la citoyenneté est souvent réduite à des notions théoriques et abstraites, loin des réalités du terrain. Les jeunes ne sont pas toujours informés sur leurs droits, les mécanismes de gouvernance ou encore les moyens concrets d’influencer les décisions publiques. Dans certains pays, des initiatives ont toutefois émergé pour pallier ce manque. En France, le programme ‘’LabCitoyen’’ permet à de jeunes leaders internationaux d’échanger sur la démocratie et les droits humains, renforçant ainsi leur compréhension et leur implication dans les affaires publiques. Au Bénin, les organisations de la société civile renforcent régulièrement les capacités des jeunes pour leur apprendre les mécanismes de plaidoyer communautaire. Nous avons aussi, des initiatives telles que Gouvernement des Jeunes du Bénin, Ordre des jeunes leaders du bénin, Parlement des jeunes du Bénin, et bien d’autres qui sont des creusets de renforcement des capacités civique de jeunes en leadership, participation citoyenne, démocratie.
L’environnement économique un autre facteur déterminant
L’environnement économique constitue également un facteur déterminant dans l’engagement des jeunes. Certaines organisations tentent de concilier engagement citoyen et autonomisation économique. Par exemple, au Sénégal, Social Change Factory accompagne les jeunes à travers des formations en leadership et entrepreneuriat, tout en les sensibilisant aux enjeux politiques et sociaux.
Quelles pistes pour renforcer l’engagement des jeunes ?
Malgré ces freins, plusieurs solutions existent pour renforcer l’engagement des jeunes. La première passe par la création d’espaces d’expression adaptés, où ils peuvent s’exprimer librement et être réellement écoutés. De nombreux pays mettent en place des conseils municipaux de jeunes, qui permettent aux nouvelles générations de dialoguer directement avec les autorités locales et de proposer des actions concrètes. Par ailleurs, les réseaux sociaux, souvent perçus comme des outils de distraction, peuvent être des instruments puissants pour mobiliser et informer. Des plateformes comme U-Report, initiée par l’UNICEF, permettent aux jeunes de s’exprimer sur des sujets de société et d’influencer certaines politiques publiques.
Enfin, il est essentiel d’encourager la formation et le mentorat afin d’outiller les jeunes pour qu’ils deviennent des acteurs du changement. Loin d’être indifférents à la participation citoyenne, les jeunes cherchent avant tout des modes d’engagement qui leur ressemblent, plus directs, plus participatifs et moins formels.